Fanfan
- Leslie Garoyan
- 19 août 2022
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 15 janv.
"Les commencements ont des charmes inexprimables." disait Molière À tous ceux qui liront ce conte d'amour, je vous laisse un peu de moi à l'intérieur. A tous ceux qui continue de croire en la magie: Un livre qu'on a aimé on a envie de le partager avec ceux qu'on aime justement Il faut lire, lire jusqu'à l'overdose des mots, jusqu'au coma des pages ne laissez pas l'enchantement passé, l'amour exige le risque de l'échec et la vie de couple est la seule véritable aventure de notre temps. J'ai relu Fanfan! La première fois que je l'ai lu, j'avais 16 ans. Pas loin de l'âge des protagonistes, mon père voyait déjà en moi sa suite parfaite: une amoureuse de l'amour qui ne rêvait que de passion alors il jugea bon de me faire voir ce conte de l'amour interprété par la pulpeuse Sophie Marceau qui prête ses traits parfaits à cette jeune femme Françoise Sauvage qui doit ce sobriquet de Fanfan à son espièglerie, son esprit frondeur et une paire de cuissardes noires qu'elle porte été comme hiver. Ce sont les 3 traits de fanfan la tulipe! Alexandre Crusoé bien qu'il ne soit pas mon type, nous emmène avec lui dans sa folie totale de faire la cour à une femme sans jamais dévoiler ses sentiments ni sans jamais la toucher. Là aussi, il est impeccablement interprété par un jeune effronté lausannois connu sous le nom de Vincent Perez. Après avoir usé du dvd sans cesse durant des jours et des jours à vouloir connaître la même passion, je me mis à lire le livre, à l'annoter, à apprendre par cœur les tirades amoureuses qui me promettaient une vie exceptionnelle où l'amour aurait une place centrale. Au fond, être le scénariste et le réalisateur de sa propre existence nous demande un peu d'originalité et, un vrai bon film connaît toujours une histoire d'amour impossible de rebondissements! J'étais comme Fanfan, en fait j'étais elle! Passionnée, révoltée, la vie m'appartenait plus qu'à tout les autres, je la voyais en couleurs quand d'autre la vive en noir et blanc. J'exagérais tout, parce que rien, ni les mots, ni les actes ne permettaient de décrire correctement la fureur avec laquelle j'avais décidé de traverser la vie. Certains me traitaient de menteuse, quand d'autres se disaient simplement que l'effet du temps et de l'expérience auraient raison de ma vision des choses. Et puis c'est vrai que c'est arrivé. Ma vieille âme, ma nature imprévisible et fantasque, mon incapacité à la modération en ont fait fuir plus d'un! Mais loin de m'attrister, j'étais encore persuadée de détenir la science infuse et que les pauvres personnes qui ne s'en rendaient pas encore compte y reviendraient plus tard. Et puis la vie a fait son œuvre et comme toujours elle m'a bercé de son lot d'expériences. On me demandait de grandir, de devenir adulte et responsable, on voulait me compromettre que je me plie aux volontés de la société, aux attentes du troupeau et lorsque je m'y dérobe, chacun apparente cela à la fuite ou à l'immaturité. Mais je les remercie... pendant 10 ans, j'ai tout essayé: partir, revenir, rester. J'ai été mille femmes: dévergondée, sensuelle, blessée, en colère, victime et puis grandiose, positive, rassurante et aimante. Drôle et passionnante! J'ai cherché à construire la cellule qui m'avait manqué et la sécurité dont j'avais été dépourvue. C'était dur mais ma capacité à me "caméléoner" m'a à la fois aidé et perdu. J'ai enfilé plusieurs costumes différents, celui de la petite amie parfaite, de l'amante déjantée, de la belle-fille en or. Je me suis inventée une vie qui m'a semblé juste à un moment donné. J'ai fait des choix, des choix réfléchis et posés ce qui ne ressemble en rien à mon caractère mais parfois, lorsque l'on voit une robe sur une femme qui la rend belle, on souhaite s'en habiller comme si cela allait nous permettre de nous sentir bien. Mais les chaussures des autres sont toujours inconfortables. Hier, l'orage a éclaté et la pluie est venue abreuver la nature, laver la poussière. Elle déferle depuis quelques heures avec un message de renaissance dans les ruisseaux qu'elle dessine. Hier, moi aussi elle m'a libérée. À 2h57 je lisais ces mots à la page 191 du livre d'Alexandre Jardin : "(...) Et bien moi je ne veux pas que l'enchantement passe." Leslie Garoyan non plus ne veut pas que l'enchantement passe. Il aura fallu que 16 ans s'écoulent comme si j'avais fait le tour complet pour que ces mots vibrent en moi avec la justesse des grands plaisirs de la vie. Et puis je me suis souvenue de la phrase d'André DeShields : "Slowly is the fastest way to get where you want to be" J'ai fermé tout un chapitre. J'ai la chance d'aimer de la manière la plus pure. L'Histoire a commencé, l'aventure est à ma porte. J'ai trouvé la passion éternelle, celle qui enflamme les cœurs et qui fait qu'on s'aime à travers les âges. Le reste est simple, léger comme une brise d'été. Je vous souhaite de croître mais pas de grandir en laissant derrière vous votre âme d'enfants. Accrochez-vous à vos rêves, aussi fou qu'ils soient en oubliant le conditionnel. Affranchissez-vous des appréhensions qui brident la plupart des êtres humains, car la liberté s'octroie à chaque instant!

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