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Encore un matin

  • Photo du rédacteur: Leslie Garoyan
    Leslie Garoyan
  • 8 août 2022
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 15 janv.


Qu'est ce qui nous fait nous lever le matin?


La question semble banale n'est-ce pas? ou bien peut-être absurde... qui se la pose vraiment? Est- ce terriblement bourgeois?

Car combien sommes-nous à simplement sortir de notre lit parce qu'il le faut...


Je me réveille toujours très tôt.

Eté comme hiver, mon premier œil s'ouvre aux environs de 5h30. Ça a toujours été comme ça et ce, depuis ma naissance pour le plus grand drame de mes parents qui auraient bien aimé bénéficier de quelques minutes supplémentaires.


Il y a quelque chose de puissant le matin, il y a une drôle de sensation de quiétude et de bonheur, quelques minutes d'une puissance rare ou l'on regarde le monde, la nature et les autres se réveiller. Comme une excitation, une réjouissance qui recommence chaque jour, une fascination à voir la vie se mettre en marche.


Je crois que ce que j'aime au fond, ce sont les commencements.


Le commencement de la vie, le commencement d'une saison, le départ en vacances, les premières notes d'une chanson, le début d'un film, le début d'une histoire d'amour.


C'est ça, le commencement me provoque une joie immense parce qu'elle est l'aube de tous les possibles.

Il n'y a rien ni personne pour vous empêcher de rêver.

Et puis, furie de ce moment de bonheur intense et indescriptible, vous vous mettez à le partager votre rêve, votre essence, votre commencement.

Parfois, ce partage est presque plus grandiose que la quête du rêve elle-même, mais parfois, en une fraction de seconde, ce même échange, s'il n'est pas fait avec sincérité ou auprès de la bonne oreille, souffle un vent de tempête sur notre château de cartes!


Alors à ce moment-là, cet instant où nous devrions rester bien droit dans nos bottes, on se met à douter.


C'est amusant finalement, on passe le plus clair de notre temps à vouloir se démarquer et pourtant, regarder tout ce que l'on a fait dans notre vie pour plaire.

On commence très tôt dans la cour d'école, avec des sacs-à-dos branchés, des trousses magnifiques portant les couleurs des héros les plus en vogue du moment.

Puis à l'adolescence, nos goûts deviennent carrément des espaces habités par procuration, toute notre vie se fait en vertu des autres, de ce qu'ils aiment et de ce qu'ils valident.

Quel parent n'a pas entendu la fameuse phrase "oui mais les autres..." et lequel d'entre nous peut oser prétendre qu'il ne l'a jamais formulé?

Se comparer, se montrer, plaire et flatter un ego. Cela n'a jamais fait autant écho qu'au temps d'instagram et autre twitter....

Et lorsqu'on pensait enfin retrouver un peu de liberté à l'âge adulte, je pense que cela même empire.

Les milieux, les représentations sociales, la bienséance et toutes les attitudes qu'il serait bon d'avoir.

On continue ce jeu de mimétisme car avouons-le, c'est difficile de ne pas vouloir plaire à tout le monde.


Séduire signifie littéralement "amener l'autre à soi", c'est quelque part que l'on a réussi, réussi à se faire accepter.

Est-ce un passage obligé? Une coutume humaine? Un rite de meute étrange?

Je n'en ai pas la réponse et surtout je me rends bien compte que j'y succombe moi aussi de temps en temps.

Je n'ai pas vraiment une obsession pour l'ultra-transparence mais je crois dur comme fer que la sincérité est celle qui m'atteint.

Le vrai, le sens profond de notre être, même s'il est différent et parfois justement parce qu'il est différent, voilà ce qui me touche le plus.

J'ai entendu ces mots dans un podcast de philosophie tout à fait émouvant, alors je le partage ce matin: " La justesse est une force désarmante qui attire à soi pour la vie"


Ce matin, juste avant mon rituel canapé-café, je me confronte à la réalité, avec ses écueils, ses douleurs et tout son chaos.

Qu'importe ma fatigue ou ma lassitude des derniers jours de chaleurs passés à ruminer, je ne serais plus sous anesthésie.

Embrassons notre être, ni facile, ni lisse, ni uniforme.

Encore un matin disait Jean-Jacques Goldman...

Levez vous ce matin et chérissez la quête du possible et de l'infiniment vrai qui vous représente.

Et puis si vous vous plantez aujourd'hui, vous pourrez toujours recommencer demain matin ;-)

Je vous souhaite un joli commencement...










 
 
 

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